Le sujet et son désir, le sujet entre nature et culture, le sujet et son corps
Qui suis-je ? Et d’abord, suis-je quelqu’un ? Suis-je même quelque chose ? Questions terriblement rebattues en ces temps de postmodernité qui proposent l’« épanouissement du moi » comme seul sens de la vie, mais dont le traitement n’avance pas pour autant. L’incantation ne remplace pas la réflexion. Penser le moi engage l’ensemble de la problématique de la philosophie.
A commencer par le désir : c’est par lui que nous voulons définir notre être intime : « moi, j’aime Picasso, je déteste Wagner, mais j’adore le roquefort, etc. ». Ceux qui désirent les mêmes choses se rassemblent et se donnent une identité de groupe, etc.
A côté du désir connu de nous, il existe le désir inconscient, que j’ai exploré dans le tome II de ce cours. Certains estiment que, par essence et définition, il est le siège de notre « vrai » moi. C’est faire l’impasse sur la névrose, la psychose et la dépression et ce qu’elles nous apprennent. En réalité, nous nous construisons en rejetant certains de nos désirs et en en intégrant d’autres.
Une réflexion sur ces désirs nous permettant de savoir quoi en faire s’impose donc.
Le désir est l’expérience d’un manque qui fait imaginer un plein, plein qui, dès lors, nous attire. On a voulu y voir l’œuvre de la nature, alors que, à la différence du besoin, il est celle de la culture, cet ensemble des réponses que nous inventons pour satisfaire nos besoins, et qui transforment ces besoins en désirs infinis. C’est l’effet de l’interdit, de la séduction et de l’imitation : Bataille, Freud, Girard.
Mais derrière tout cela et l’impulsant, il y a, peut-être, le désir premier d’être et de ne pas disparaître. Désir d’éternité souvent foudroyé par le temps : Alfred Adler.
Construire son « moi » (car le moi n’est pas un donné naturel, mais l’édification incessante d’un caractère) implique de gérer l’excès passionnel consubstantiel au désir. Ce n’est possible que grâce à une raison mise au fait de l’Inconscient.
Le trajet philosophique aboutit au résultat qu’il n’y a qu’une « bonne » passion, qui est l’amour, à ne pas confondre avec l’exaspération du désir qui cherche à en usurper la place, et que seule la raison peut permettre à cet amour de déployer sa puissance.
Dis-moi comment tu aimes et je te dirai qui tu as décidé d’être. C’est ainsi que j’articule la question du sujet et celle du désir.
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Editeur : Libres d'écrire
Publication : 25 septembre 2017
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : eBook [ePub + Mobi/Kindle + PDF], Livre papier
Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, PDF
Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), Marquage social (PDF)
Poids (en grammes) : 1000
Taille(s) : 1,1 Mo (ePub), 4,4 Mo (Mobi/Kindle), 4,4 Mo (PDF)
Langue(s) : Français
EAN13 eBook [ePub + Mobi/Kindle + PDF] : 9782368451557
EAN13 Livre papier : 9782376920373